Journée technique au CFPPA de La Faye pour découvrir une nouvelle méthode expérimentale

Patrick Buisson (casquette) a expliqué en détail le cheminement et le fonctionnement du système agroforestier sur son exploitation. - FEUILLARD Bernadette

Une journée technique « découvrir l’agroforesterie » a été organisée par le CFPPA de Saint-Yrieix/La Faye.

ans le cadre du plan régional « Ecophyto » en Limousin, le CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) de Saint-Yrieix-la-Perche, situé sur le domaine de La Faye, a organisé une nouvelle manifestation. Après une journée technique pour les professionnels, en novembre, sur les « Bonnes pratiques d'utilisation des produits phytosanitaires », une journée sur « l'agroforesterie », a eu lieu en décembre.

Elles étaient également accessibles aux particuliers qui souhaitaient s'informer sur ces nouvelles techniques, destinées à « produire autrement ».
L'association d'arbres avec d'autres cultures
en interaction La journée de décembre a été organisée par le CFPPA, en collaboration avec la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne, Agroof (bureau d'étude spécialisé en agroforesterie) et les Croqueurs de pommes. L'objectif de celle-ci était de permettre aux professionnels de la filière agricole de découvrir une méthode expérimentale, qui commence à faire ses preuves (particulièrement développée en Chine), pour produire différemment et de manière rentable. Le matin, les représentants des diverses structures sont intervenus en salle. Il a été donné une définition de l'agroforesterie : « C'est l'association d'arbres (fruitiers ou non) avec d'autres cultures plantées en terme d'interaction ».

Dans les faits, en Limousin, la technique consiste à planter des châtaigniers, en veillant à laisser une distance assez grande entre deux lignes d'arbres, afin de pouvoir utiliser ce terrain pour cultiver des céréales ou permettre à un élevage de profiter de la prairie naturelle qui s'y installe.
Le but est que chaque culture (végétale et animale) puisse profiter des biens faits de l'autre. Les animaux profitent de l'ombre, voire de quelques fruits, des arbres et ces derniers, de la fumure et du désherbage naturel sans produits phytosanitaires. Des volailles (poulets viande Label Rouge surtout), des ovins ou des bovins (très peu fait), peuvent être associés aux châtaigniers. Ainsi, les agriculteurs peuvent avoir un double revenu, par rapport aux fruits (châtaignes, marrons) et aux animaux. En Limousin, le projet d'agroforesterie, « AgroForEveri », est porté par le GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental) et piloté par la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne. Les premiers résultats sont prometteurs mais il faut être patient car la rentabilité (fruit) vient petit à petit avec un pic vers la 8 e année de plantation des châtaigniers (phase de production maximale entre 8 et 10 ans).
Après une présentation de leur association et de ses missions, les Croqueurs de pommes ont développé sur le châtaignier et sa culture, en confirmant le bien fondé de l'agroforesterie, « un levier de développement pour la filière limousine marron, châtaigne ». Le CFPPA a présenté les projets agroforestiers pour le lycée agricole André-Guillaumin. Il est envisagé de planter des châtaigniers et de les associer, dans un premier temps à des céréales, puis à des ovins (déjà présents sur l'exploitation du lycée). L'après-midi, a eu lieu la visite de l'exploitation de Patrick Buisson, sur la commune de Coussac-Bonneval. Celui-ci a associé châtaigniers et ovins. Il se dit satisfait de se fonctionnement.
Bernadette Feuillard